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Le Fleurdelisé, un symbole de fierté non contesté.
Notre Fleurdelisé aura 65 ans le 21 janvier 2013.
Nous vous résumons son historique à partir de différents documents.

Son salut
Drapeau du Québec, salut !
À toi mon respect, ma fidélité, ma fierté, mon amour,
VIVE LE QUÉBEC,
VIVE SON DRAPEAU !
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Ses origines
Rappelons-nous que le drapeau, historiquement, sert de signe distinctif et de ralliement à une nation dont il porte les couleurs et les emblèmes. C’est depuis le 21 janvier 1948 que le peuple québécois possède son drapeau officiel : le fleurdelisé.
Plusieurs événements des siècles derniers expliquent les origines et la signification à la fois de la fleur de lys héraldique et des couleurs du drapeau.
L'apparition de la fleur de lys sur un drapeau remonte en l'an 507 lorsque Clovis, roi des Francs, adopta pour étendard la célèbre chape bleue de saint Martin à laquelle il fit ajouter des fleurs de lys. Porté au front de son armée, le drapeau de Clovis s'était fait remarquer par une innovation, la fleur de lys, qui devait à jamais symboliser la royauté française. Charles VII y ajouta plus tard la croix blanche qui, tout en demeurant la marque de la nation française, exprimait la fidélité à la religion de ses aïeux.
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En 1832, les comités régionaux des Patriotes choisirent un tricolore vert-blanc-rouge disposé en bandes horizontales. Il deviendra le drapeau officiel des Événements de 1837-1838. Puis, parce qu'il recelait une connotation révolutionnaire, il sera abandonné. Le tricolore français le remplacera comme emblème national officieux, jusqu'au XIXe siècle. Une fois passé le choc de la défaite des Patriotes, le peuple du Québec manifeste son intention d'adopter un drapeau national et le drapeau de Carillon fut le plus souvent suggéré.
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Ses fondements juridiques
La guerre de 1939-1945 aurait mis en veilleuse les efforts des Québécois qui réclamaient un drapeau distinctif. Mais déterminé à maintenir son engagement pour la cause qu'il défendait, le 19 novembre 1946, le député indépendant René Chaloult inscrivit à l'Assemblée législative la motion suivante :
« QUE cette Chambre invite le gouvernement de Québec à arborer sans délai, sur la tour centrale de son hôtel, un drapeau nettement canadien et qui symbolise les aspirations du peuple de cette province. »
Le 19 mars 1947, un comité de la Chambre se déclara favorable au principe d'un drapeau pour le Québec et une campagne d'opinion fut organisée pour sensibiliser l'Assemblée législative à l'importance d'adopter le fleurdelisé. Le 2 décembre de la même année, le député Chaloult revint à la charge et inscrivit une seconde motion au feuilleton de la Chambre afin « de doter cette province, au cours de la présente session et à l'exemple de la Nouvelle-Écosse, d'un drapeau véritablement québécois. »
Or quelques heures avant la séance du 21 janvier 1948, un arrêté en conseil reçut l'approbation unanime du Conseil des ministres. L'arrêté consacrant le fleurdelisé comme drapeau officiel du Québec fut ainsi libellé :
« ATTENDU qu'il n'existe pas actuellement de drapeau canadien distinctif ; »
« ATTENDU que les autorités fédérales semblent s'opposer à l'adoption d'un drapeau exclusivement canadien et négligent, en conséquence, de donner à notre pays, le Canada, un drapeau qu'il est en droit d'avoir ; »
« ATTENDU qu'il est juste et convenable que sur les édifices parlementaires de la province de Québec flotte un drapeau qui répond aux traditions, aux droits et aux prérogatives de la province ; »
« ATTENDU qu'au cours de l'an dernier la législature de Québec, à l'unanimité, s'est prononcée en faveur d'un drapeau propre à la province de Québec et qui lui convient ; »
« IL EST ORDONNÉ,
« QUE le drapeau généralement connu sous le nom de drapeau fleurdelisé, c'est-à-dire drapeau à croix blanche sur champ d'azur et avec lys soit adopté comme drapeau officiel de la province de Québec et arboré sur la tour centrale des édifices parlementaires, à Québec, et cela avec la modification ci-après, savoir : »
« QUE les lys figurant sur le drapeau soient placés en position verticale. »
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Sa signification
LE FOND BLEU ROYAL rappelle la couleur du blason des souverains de France qui régnèrent durant la domination française en Amérique.
LA CROIX BLANCHE symbolise la fidélité des Québécois à la religion de leurs aïeux.
LES FLEURS DE LYS étaient l'emblème de l'autorité sous le régime de l'ancienne monarchie française. Les armoiries actuelles du Québec portent les fleurs de lys pour rappeler la première période de l'histoire du Québec.
La croix et les fleurs de lys ont toujours été pour la majorité de la population du Québec, le symbole authentique de son origine ethnique, de sa langue, de sa foi et de ses traditions les plus chères.
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Son protocole
Symbole et signe de ralliement d'un pays, d'une nation, le drapeau exprime la fidélité, l'engagement, la solidarité d'un peuple. Il doit être traité avec respect. Tout comme pour les relations entre les personnes, il existe, pour les drapeaux, une étiquette qui fixe l'ordre de préséance et régit la façon de les arborer.
L’État doit déployer le drapeau partout où se manifeste sa présence : sur tous les édifices du gouvernement, sur les édifices des commissions, régies et autres organismes du gouvernement, sur toutes les écoles relevant du ministère de l'Éducation et lors de manifestations officielles (Arrêté ministériel du 22 juin 1967.)
Le fleurdelisé doit figurer à la place d'honneur : à gauche de l'observateur ou au centre. Il est hissé le premier et amené le dernier.
Lorsque les pavillons nationaux de plusieurs pays flottent ensemble, celui du Québec occupe le bout de la file, à la gauche des observateurs ; s'échelonnent ensuite vers la droite celui du Canada et les autres, selon l'ordre alphabétique des pays présents.
Si le drapeau national est seul arboré, il ouvre un défilé ; le porte-drapeau suit la ligne médiane de la rue, soutient le drapeau légèrement incliné vers l'avant et le premier rang se tient à deux pas derrière le drapeau.
Se conformant aux règles générales de l'étiquette, les citoyens peuvent le déployer à leur domicile à un mât en terre, en saillie à une fenêtre ou à un balcon ; au bord de la rue qu'ils pavoisent avec des drapeaux de différentes dimensions. Ils peuvent également arborer un drapeau de petites dimensions sur une automobile, une bicyclette ou tout autre véhicule s'ils le font avec dignité.
Dans des circonstances particulières de deuil, l’État le place en berne, il est alors descendu à mi mât.
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Son histoire
La fleur de lys fit son apparition en Nouvelle-France, en 1534, lorsque Jacques Cartier, abordant à Gaspé, mis en terre une croix portant l'écu de France couleur azur aux trois fleurs de lys d'or. Les sources historiques rapportent que Jacques Cartier est arrivé au pays avec un drapeau arborant une croix blanche sur un fond azur, lequel était utilisé couramment par la marine de l'époque.
Lors de la fondation de Québec, en juillet 1608, flottait un pavillon sur le vaisseau de Champlain représentant également une croix blanche sur un champ azur.
En 1758, à la fin du régime français, une bannière flottait sur les retranchements du camp de Carillon. De couleur bleu ciel, elle portait au centre l'écu de France et les coins étaient ornés de quatre fleurs de lys d'argent. Cette bannière dite « de Carillon » est reconnue comme l'ancêtre direct de notre drapeau.
Après la chute de Québec en 1760, les couleurs françaises disparurent du Canada et furent remplacées par celles de la Grande-Bretagne : l'Union Jack.
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C'est en septembre 1902 que le curé de Saint-Jude (Saint-Hyacinthe), l'abbé Filiatrault, hissa sur son presbytère un drapeau qu'il avait lui-même confectionné et qui ressemblait étrangement à celui de Carillon : champ bleu orné de quatre fleurs de lys inclinées et dont les pointes sont orientées vers le centre. Ce drapeau fut accueilli avec enthousiasme.
En 1903, on ajouta au centre du drapeau l'image du Sacré-Cœur entourée de feuilles d'érable. Cette idée déplut à plusieurs personnes, notamment à l'abbé Filiatrault.
En 1926, l'Assemblée législative l'attribua officiellement comme emblème à la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec.
Cependant la présence d'un emblème religieux sur le drapeau contribuait à entretenir des hésitations. En 1935, on proposa la suppression du Sacré-Cœur. C'est à partir de ce moment, c'est-à-dire après avoir subi cette modification, que le drapeau fut qualifié de « fleurdelisé ».
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Deux ans plus tard, le 9 mars 1950, le Parlement sanctionna la loi du drapeau officiel du Québec.
En novembre 1963, soit treize ans plus tard, le Conseil exécutif décida de prendre les mesures nécessaires pour faire enregistrer le drapeau et les armoiries de la province. Deux ans devaient s'écouler avant que cette mesure ne devienne officielle. Donc, ce n'est que depuis le 10 novembre 1965, en vertu de l'article 9 de la Loi sur les marques de commerce, que le registraire a notifié le public de l'adoption du drapeau officiel du Québec qui est, à ce titre, maintenant protégé contre tout emploi abusif.Le 22 juin 1967, la Chambre du Conseil exécutif adoptait un arrêté ministériel qui ordonnait :
« QUE le drapeau du Québec soit arboré sur tous les édifices du gouvernement ainsi que sur les édifices des commissions, régies et autres organismes du gouvernement et sur toutes les écoles et maisons d'enseignement relevant du ministère de l'Éducation. »
« QU'IL soit arboré à la place d'honneur sur les édifices ci-dessus mentionnés, c'est-à-dire à droite s'il y a deux drapeaux ou au milieu s'il y en a davantage. »
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Sa loi de commémoration
Le 21 janvier 1998, un décret du gouvernement du Québec concernant l'institution du 21 janvier, jour anniversaire du drapeau officiel du Québec est émis :
ATTENDU QUE, le 21 janvier 1948, le gouvernement édictait pour le Québec le fleurdelisé comme drapeau officiel ;
ATTENDU QUE, le même jour, le drapeau officiel était hissé, pour la première fois, sur la tour principale de l'Hôtel du Parlement, à Québec ;
ATTENDU QUE depuis cette date le drapeau officiel est devenu le principal emblème du Québec ;
ATTENDU QU'il y a lieu de souligner le cinquantième anniversaire de cet événement ;
IL EST ORDONNÉ, en conséquence, sur la recommandation du ministre de la Justice que le 21 janvier soit institué comme jour anniversaire du drapeau officiel du Québec.
Depuis son adoption, le fleurdelisé occupe la place d'honneur qui lui revient. Soyons fiers du fleurdelisé et rappelons-nous, à son sujet, les paroles que prononçait déjà le chanoine Lionel Groulx :
« Arborons donc notre drapeau ! (….) Arborons-le partout, sur nos maisons, sur nos édifices, sur nos places publiques, sur nos poitrines, comme un retour décisif à l'esprit de nos pères, comme l'affirmation sans réplique de notre volonté de vie. »
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Des erreurs à éviter
Le fleurdelisé ne doit jamais être utilisé à des fins commerciales ou publicitaires. Toutefois, lors d'expositions, il peut être employé pour identifier des étalages de produits québécois.
Le drapeau ne doit jamais servir de draperie, encore moins de vêtement, uniforme ou comme emblème historique recouvrant ou drapant le corps.
On ne doit rien y changer, rien y ajouter, le drapeau ayant son identité propre.
Un drapeau lacéré ou vieilli ne doit jamais être arboré. Un tel drapeau ne sera pas simplement mis de côté ou jeté. Le brûler, c'est le respecter et lui rendre les derniers honneurs.
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